mercredi 3 juillet 2013

Madame de K, le retour

Je ne faisais pas la tête, je réfléchissais... mais là, à J-1 des vacances, je me sens redevenir d'humeur bloguesque !

Je reviens pour vous parler de lecture. J'ai eu la chance d'être sélectionnée à la dernière opération "Masse critique" sur Babelio, et j'ai reçu un livre en échange de l'engagement à publier une critique (le marché est honnête il me semble). Le livre que j'avais choisi est : Quand l’esprit vient aux médecins, de Serge Bouznah & Catherine Lewertowski, éditions In Press.

J’ai choisi ce livre parce que ma fille (mon bébé minuscule) est étudiante en médecine. Je lui ai dit que je lui prêterais le livre quand je l’aurai fini, elle m’a répondu « Tu sais maman, la médecine j’en bouffe 12h par jour, 6 jours sur 7 (et encore, c’est un emploi du temps optimiste), alors si je devais lire, je ne choisirais pas un livre de médecine ! » Tant pis ! Je le lirai avec plaisir, moi, ce livre ; car si on n’est pas tous médecin, on est tous patients un jour ou l’autre.

Ce livre présente l’expérience d’une consultation interculturelle à l'hôpital Cochin. Cette consultation, basée sur les théories de l'anthropologie médicale et de l'ethnopsychiatrie, propose aux médecins de les aider lorsque la compréhension de patients de culture étrangère nécessite non seulement une traduction mais plus largement une compréhension de leurs croyances religieuses et de leur culture.
La plupart du temps, les soignants sont dans l’ignorance du monde des patients. D’ailleurs, la connaissance de ce monde ne leur est pas forcément utile. Sauf peut-être pour les malades sur lesquels ils « buttent ».

Une introduction explique le dispositif, qui est ensuite illustré de façon vivante par l'exposé de 7 cas de patients passés par cette consultation.

Je regrette que ce livre ne cite comme exemples que des cas de patients d’origine africaine (Maghreb ou Afrique noire), sauf un cas d’un patient d’origine française. J’aurais bien aimé connaître le rapport d’autres cultures (amérindienne, chinoise, amazonienne etc.) à la médecine occidentale traditionnelle.
Ce que j’ai retenu de ce livre, c’est que l’écoute des croyances de ces patients et de leurs familles est un peu leur psychanalyse, la compréhension de l’intervention de leur inconscient dans le fonctionnement de leur corps.

Cette méthode, cette pratique plus humaine que scientifique de la médecine, pourrait bénéficier à d’autres patients moins imprégnés de cultures africaines. J’ai en tête le cas de mon ami S**. Le fils de S** est très gravement malade et accapare l’attention de toute la famille. S**, en plus de sa maladie de Parkinson récemment diagnostiquée, se plaint de maux de ventre restés un mystère après moult examens et consultations de spécialistes. Il a failli s’étrangler quand le médecin a osé lui suggérer que son mal était peut être psychologique… Celui-là n’a pas besoin d’un médiateur culturel, mais une prise en charge psy (psychologique, psychiatrique, psychanalytique) aurait pu lui être utile !

La conclusion, c’est que le patient est un étranger pour le médecin, quelle que soit sa couleur de peau ou sa langue maternelle.

7 commentaires:

  1. il y a partout des médecins très c... comme celui qui dit au parkinsonnien que "c'est psychologique"
    il faut construire une barrière mentale entre le médecin et le malade sans être indifférent mais ne pas trop s'impliquer non plus ... pas simple mais avec l'âge on y arrive

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  2. Te revoili ? Tu me manquais. Enfin pas trop, parce que pas eu beaucoup de temps bloguesque non plus. Vive les vacances (elle a raison ta fillote)

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  3. Zigmund >> ce sont les maux de ventre qui sont psychologiques, pas le parkinson !

    Zoé >> oh oui, vive les vacances ! ! !

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  4. oh béh ça alors ! c'est bien ici ! ça dit des trucs piouuuu :))
    Bravo pour tout

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  5. Vous vous moquez mademoiselle Isabelle...

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  6. Oh ben ça! Dame Isabelle aussi est de retour!
    POur le livre : le médecin en bonne santé est par définition étranger au malade, non? J'ai quelques pb avec la médecine occidentale, très ingérante, agressive, soigner le mal par le mal (nooon! j'ai pas dit par le mâle!), tout ça, bref... ça fait mal!

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  7. Aléna ! ça me fait plaisir de te voir par ici ! t'as eu ton bac ? ;-)

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