mercredi 21 août 2013

Rendez moy mes plaisirs

Madame de Keravel en a un peu sa claque (et ce fut le déclic) de tailler sa pelouse (son gazon maudit) avec une cisaille ! Elle a la désagréable sensation que, dès qu'elle a le dos tourné, l'herbe recommence à pousser...
Heureusement que son jardin (secret) est minusculissime !

Puisque tu as été sage, je te donne à écouter cette charmante chansonnette (de Marc-Antoine Charpentier 1643-1704, interprétée par Henri Ledroit). Elle deviendra, j'en suis sure, ton refrain de prédilection.



Rendez moy mes plaisirs, rendez moi ma Silvie,
Dieux cruels qui venez de terminer son sort
Ah vous êtes jaloux du bonheur de ma vie
Et pour la posséder vous me l'avez ravie
Mes cris pour la ravoir ne sont qu'un vain effort
Rendez moy mes plaisirs, rendez moi ma Silvie
Dieux cruels qui venez de terminer son sort
Rendez moy mes plaisirs, rendez moi ma Silvie
Ou me donnez la mort.

(peinture : Watteau - le mezzetin - 1717)

vendredi 16 août 2013

où tu apprendras que l'aede breton n'est pas si moisi

Dernier concert des vacances... (argh !). Mme de K n'écoute pas que des musiques moisies du XVIIIe siècle, mais aussi des musiques moisies du XXIe siècle. Mme de K est donc partie bras dessus bras dessous avec monsieur de K au jeudis du port à Brest voir Alan Stivell.
Si tu t'imagines (comme moi) un barde avec des fleurs dans ses cheveux longs en train de grattouiller délicatement sa harpe en fredonnant de la poésie celtique, oublie ça ! 

C'est drôlement rock n'roll figure toi !... J't'assure, ça envoie du bois ! clique pour voir.

Quant à cette histoire de tri martolod, j'ai révisé un peu mon breton et je peux te dire que c'est une histoire classique : trois jeunes marins qui jettent l'ancre près d'un moulin où ils rencontrent une jolie servante. L'histoire finit par une ellipse : ils auraient été à Nantes acheter une bague... Ouais, mon œil ! Lequel des trois aurait acheté la bague ? Encore une entourloupe pour faire taire la fille... Aucune moralité ces marins !
Enfin Alan Stivell ne chante que le début de cette chanson traditionnelle ; il semble qu'à la fin un des marins soit décidé à tenir sa promesse...

jeudi 8 août 2013

Mme de K vire romantique

Je t'ai parlé il y a peu d'un concert d'orgue. J'avais trouvé l'organiste bien mignon. Et bien cette fois, je suis sortie du concert carrément en amour ! Tu me diras "Mais cette Mme de K elle use de ses yeux au concert, pas de ses oreilles ?". À quoi je répondrai "Mais le visuel est important dans un concert ! Sinon autant écouter un CD !" (ne clique pas sur ce lien, j'y dis le contraire, ou presque).
Donc cette fois-ci, c'était Schubert, trio opus 100, tu connais surement le thème qui a servi à Kubrick pour son film Barry Lyndon (clique sur l'image pour voir un extrait du film).


Si tu penses Schubert = salon bourgeois + ambiance feutrée + lustres en cristal + belles dames en robe de soie + sourires timides derrière des éventails, oublie ça tout de suite ! Je n'ai jamais entendu Schubert dans une version aussi... virile ! J'en suis sortie les sens tourneboulés !
Les trois musiciens (François Salque, violoncelle, Pierre Fouchenneret, violon, Simon Zaoui, piano) étaient bons, mais j'ai eu un petit faible pour le violoncelliste. D'ailleurs je crois qu'il l'a bien senti : il n'a pas arrêté de me regarder pendant le concert... (ma copine M. qui était à côté de moi n'est pas de cet avis).
Si tu veux t'en mettre plein des oreilles, clique (même violoncelliste et même violoniste, mais avec une meuf c'est beaucoup moins... comment dire... testostéroné)

dimanche 4 août 2013

Faulkner est mort alcoolique, et tu vas comprendre pourquoi

Lorsqu'on lui a remis son prix Nobel en 1950, William Faulkner a dit dans son discours (bafouillé... si je te jure, tu peux aller l'écouter ) : 


Our tragedy today is a general and universal physical fear so long sustained by now that we can even bear it. (..) I decline to accept the end of man. (...) I believe that man will not merely endure: he will prevail. He is immortal, not because he alone among creatures has an inexhaustible voice, but because he has a soul, a spirit capable of compassion and sacrifice and endurance. The poet's, the writer's, duty is to write about these things.

(le texte complet en anglais est ici)

Ce qui, douloureusement traduit par Mme de K, donne
Notre tragédie aujourd'hui est une peur physique, générale et universelle, que nous endurons depuis si longtemps que nous arrivons même à la supporter. (...) Je refuse d'accepter la fin de l'homme. (...) Je crois que l'homme ne va pas simplement perdurer : il va s'imposer. Il est immortel, pas seulement parce que lui seul de toutes les créatures a une voix inextinguible, mais parce qu'il a une âme, un esprit capable de compassion, de sacrifice et d'endurance. Le devoir du poète, de l'écrivain, est d'écrire sur ces choses.

Alors tu comprends bien que je n'ai que deux options : soit dire que Faulkner est un sacré dégénéré, alcoolique et dépressif, soit arrêter d'écrire tout de suite !

Quoi ? tu trouves que Faulkner jeune ressemble à Tintin ? mais tu peux pas rester sérieux cinq minutes hein ?... déso (pi) lant !